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Quand les bouchers quittaient les Halles pour Rungis

Quand les bouchers quittaient les Halles pour Rungis

Du 6 au 8 juin 2023, le secteur des produits carnés de Rungis fête les 50 ans de son installation. Retour en 1973, aux côtés des bouchers qui quittaient le centre de la capitale pour les nouvelles halles de Paris, dans le Val-de-Marne.

Par Romane Sauvage - Publié le 06.06.2023
Les bouchers à Rungis - 1973 - 03:58 - vidéo
 

L'ACTU.

Le secteur des produits carnés de Rungis fête en 2023 ses 50 ans. Pour l'occasion, du 6 au 8 juin, des festivités sont prévues sur place. Aujourd'hui, près de 1400 professionnels travaillent dans les cinq pavillons dédiés à la viande.

LES ARCHIVES.

« Avec le départ des bouchers, c'est la fin des Halles. » En janvier 1973, quatre ans après le reste du marché de gros, les bouchers déménageaient des pavillons Baltard des halles historiques, vers Rungis. Un tournant dans l'histoire de la capitale. Mais, comme le signifiait le commentaire de l'archive en tête d'article, « les besoins de l'économie n'ont que faire des nostalgies ». Ce déménagement était « aussi la consécration de Rungis, qui en près de quatre ans est devenu le véritable ventre de la région parisienne. »

L'ORTF était allé à la rencontre de ceux qui, pendant des décennies, avaient participé de l'ambiance du « ventre de Paris ». Au comptoir d'un des bistrots historiques du quartier des Halles, trois bouchers, casquettes de travail sur la tête, prenaient leur « petit dernier » et faisaient leurs adieux au patron. Selon l'archive, ils abandonnaient, « sans regrets les installations insalubres des derniers pavillons Baltard encore debouts. »

« Vous savez, je suis bien content de partir : travailler dans des conditions pareilles en plein XXe, c'est plus possible », confirmait un premier boucher. Un autre renchérissait : « Je suis bien heureux de partir là-bas. Pourquoi ? Parce que si, tous les jours, vous passez une demie heure pour livrer deux cents kilo, vous passez une demie heure dans toutes les rues parce que tout le monde passe avec leur voiture et on ne peux pas passer. »

D'anciens employés sur le carreau

D'autres s'inquiétaient. Notamment de la mécanisation poussée du marché de Rungis : « Demain, à Rungis, est ce que tout le monde va trouver du travail ? Pour nous les jeunes, ça va pas être dur de trouver du travail mais pour les plus vieux qu'ont 55 ans, qui sont licenciés, essayez de trouver du travail à Rungis ? »

« C'est la mise en route qui sera dure », prédisait un boucher. Mais, désormais, le marché de viande devait être ouvert la journée. C'était donc la fin du travail de nuit pour les bouchers. Le lendemain, le marché avait ouvert avec « beaucoup de monde donc et un peu d'excitation », selon l'archive ci-dessous. Déjà, les premiers bilans : « La première journée s'est passée mieux qu'on ne l'espérait. le problème c'est qu'on était un peu débordés par le nombre de quantité de viande qui est arrivée ce matin à Rungis, que la manutention n'a pas pu, si vous voulez absorber la quantité de viande et qu'en fin de compte on va avoir des retards dans la livrairaon. Mais d'ici quelques jours, ça posera plus de problème. »

1er jour à Rungis pour les bouchers
1973 - 02:31 - vidéo

Un boucher concluait : « Il y a une question d'adaptation pour rentrer la marchandise. Mais je pense que l'organisation est très bonne (...). On doit bien penser que les Halles, dans l'état où elles étaient, ça ne pouvait pas continuer comme ça. »

Visite de Jean Royer aux Halles de Rungis
1974 - 00:54 - vidéo

Dans cette archive de 1974, un an après le déménagement des bouchers à Rungis, on peut observer l'ambiance dans les différents secteurs. 

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